Grégoire Judic a dénombré environ 188 moulins à vent sur la Presqu'île guérandaise. 64 sont toujours visibles dans le paysage, 8 possèdent encore leurs ailes dont 2 peuvent fonctionner et produire de la farine (cas du Moulin de la Fée). Nombreux ont été transformés en habitation, d’autres sont aujourd'hui en ruine.
Avant la révolution, les moulins étaient pratiquement tous rattachés à une banalité. Le moulin était en général loué par bail à un meunier qui pouvait parfois en exploiter deux (avec l'aide éventuelle d'un garçon meunier) . Le paiement de la location se faisait soit en nature (blé, gâteau, viande) soit en argent. Les habitants des alentours faisaient moudre leur blé au moulin. Le meunier prélevait généralement un pourcentage de blé en guise de paiement. Il entretenait également le moulin.
Après la révolution, à partir du XIXe siècle, le meunier peut faire construire son propre moulin dont il est propriétaire et gestionnaire. On construit des moulins jusqu’à la fin du ce siècle et même au début du suivant, comme le Moulin de Saint-Servais construit en 1905. 118 moulins avant la révolution et 73 moulins après révolution.
L’arrivée de nouvelles techniques plus modernes (ailes Berton, système à l’anglaise…). justifie ces nouvelles constructions. Mais des techniques encore plus performantes (cylindres, planchisters, mouture en plusieurs passages) et l’apparition des moteurs électriques vont contribuer au déclin de la meunerie à vent au profit de la minoterie.
Les deux guerres mondiales vont également mettre à mal l’activité des moulins (meuniers mobilisés et victimes de guerre, contrôles de la farine, destructions de moulins). Le dernier moulin à avoir cessé de tourner au vent est le Moulin de Kerbroué en 1969.
Depuis les années soixante et soixante-dix, les moulins reviennent à la mode. Ils sont restaurés en habitation et pour quelques-uns remis en état de marche, comme le Moulin de la Falaise à Batz-sur-Mer en 1992 et celui de Kerbroué à La Turballe en 2004.